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D'un rien un tout
20 octobre 2016

Rifampicine. La tuile.

Non je ne vous ai pas abandonné (e)s ! Souvent je pense à vous mes ami (e)s. Seule cette grande fatigue morale comme physique ne me permettait pas d'aller de l'avant.
Depuis bientôt un an, cette lassitude m'envahissait, au point de me traîner. Tout n'était qu'effort considérable. Jusqu'à ce jour de janvier où je me décide enfin à consulter, suite à de terribles douleurs abdominales.
- Verdict ... Hernie et occlusion intestinale.
Allez, ce n'est pas dramatique. Opération en urgence.

Février, un ventre énorme, qui grossit de jour en jour (je devrais plutôt dire de nuit en nuit) Imaginons une femme enceinte à terme. J'ai du mal à me bouger, je fatigue très vite.

Nouvelle consultation, nouvelle hospitalisation ... Scanner et échographie pour apprendre que je suis pleine d'acite.

Mais qu'est-ce donc que cette pathologie ? Les médecins toujours très prévenants, me soulignent que je peux suivre une thérapie anti-alcoolique.
De mon regard d'abrutie finie, je les toise en les priant de réviser leur jugement. Je ne bois pas une goutte d'alcool ...
Un jeune médecin très sûr de lui me rétorque ...

- Oui, je sais, il est difficile de s'avouer être alcoolique mais nous pouvons vous aider. Voulez-vous en parler ? 
La colère m'emporte, je demande une prise de sang pour doser mes gamas !!!!

Enfin ! Une jeune femme apparaît, cette même femme qui m'a opérée un mois plus tôt. Elle parlemente avec ce jeune médecin... Je monte en chambre.

Anesthésie (la 2em) prélèvement. de 5, 800 l de liquide (acite) Je reste 4 jours sous surveillance.

Ce liquide envoyé en laboratoire, il faudra 40 jours pour avoir le diagnostic.

Mars et ses giboulées. 3e hospitalisation- 3e anesthésie et 3e intervention.
Le lendemain, je commence à me poser certaines questions ! Aurais-je un crabe dans le bidon ? 

A ma fille chérie qui vient me rendre visite tous les jours, et même plusieurs fois ... Je souris, je blague, je ne veux pas qu'elle se fasse trop de souci. Je me dis, en sortant de l'hôpital, il me faut faire des papiers, la mettre à l'abri avec son petit bout....

Enfin avril arrive, convocation à l'hôpital, visite chez le chirurgien qui m'a suivi dès le début....

D'un grand sourire, et d'une franche poignée de main, elle m'accueille, me demandant si mon médecin traitant m'a parlé du mal qui m'habite.

Moi ... A part un cancer, je ne vois pas autre chose.

Cette chirurgien, ne se départissant pas de son sourire .... Non ce n'est pas un cancer, c'est aussi très grave, peut-être mortel, mais de  nos jours, si on est prit à temps comme vous, ça se guérit !

Je la regarde éberluée, qu'essaie-t-elle de me dire ? Si ce n'est pas un cancer, qu'est-ce donc ? 

En me regardant bien dans les yeux elle lâche le mot ... Ce mot terrible qui raisonne dans mes oreilles

"" TUBERCULOSE ""

NONNNNNNNNN ce n'est pas possible !!!

Je sens les larmes monter, je ne l'écoute plus. Tout me passe par la tête ....

Elle .... Une forme de tuberculose rare de nos jours .... tuberculose péritonéale.

Je pense directement à mes petits bouts, à ma fille, à mon entourage .... Suis-je contagieuse ? Est ce que j'ai contaminé mes enfants et leurs petits.

Le chirurgien me rassure. Enfermée dans le péritoine, cette tuberculose est rarement contagieuse. Elle m'adresse à sa collègue pneumologue-infectiologue qui démarre le traitement. Rifampicine associée à l'isionazide. (7 cachets par jour en une prise à avaler à heure fixe !!)

Ce médecin me confirme aussi que je ne suis pas contagieuse. 

Je prends malgré tout mille précautions. Je pense au risque si minim soit-il.  

Je javellise ma cuvette des wc, à chaque passage. Je rince ma vaisselle à l'eau de Javel. Je leur interdit de boire ou manger derrière moi.

Parce qu'après tout, si ce n'est pas contagieux, comment l'ai-je attrapé ?  

Je ne dors plus ... Le traitement est pénible. Une quadri-thérapie lourde à assumer. Prendre le traitement à 18 heures, heure fixe sans jamais décaller. Dès 17 heures interdiction de boire et manger. Prise des médicaments attendre 19 heures, toujours sans boire ni manger.
Un quart d'heure après la prise des cachets, les nausées arrivent. Il ne faut pas les rendre, je dois les garder. Ca m'assomme d'un coup, je m'endors dans mon fauteuil. Enfin l'heure arrive je bois un grand verre d'eau pour hydrater cette bouche sèche et pâteuse.

Je ne le garde pas, il repart aussi sec. Je n'ai pas faim. Fille m'oblige un peu, je ne veux pas la décevoir je me force. Elle voit, tout repart. Elle me prend dans ses bras, me cajôle comme une enfant.

La nuit des suées nocturnes pire que la ménaupose. Un manque d'appétit évident, des douleurs musculaires insupportables,  des naussées à longueur de journées. Des vomissements terribles, une baisse de la vue, et cette grande fatigue qui ne me quitte pas ! 

Je passerais 4 longs mois comme ça. 

Août, le traitement passe de la quadri-thérapie, à la tri-thérapie. L'appétit revient tout doucement. Mon amie Patou me prépare ma bécquée. ma fille m'aide dans ma vie quotidienne. 

Octobre je viens de passer à la double-thérapie encore 3 mois Et le bout du tunnel apparaîtra. !!!

Puis petit à petit j'essaie de renaître. Je me bouscule, bricole un peu le matin et me repose l'après-midi. Je dors mieux la nuit, et moins la journée.

Je revis enfin. Je vais pouvoir vous poster mes petits bricolage, certains faits avec mon Loulou qui vous feront sourire...

A bientôt de vous lire à nouveau dans vos commentaires, toujours si gentils et encourageants.

Je vous embrasse toutes et tous.

 

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